Séance de la Société archéologique de Sens

Société Archéologique de Sens
La prochaine séance de la Société Archéologique de Sens aura lieu le mardi 7 mai 2024 à 20 h. 30, au siège de la Société Archéologique, 5, rue Rigault à Sens, salle des conférences du CEREP, avec l’ordre du jour suivant : – Chroniques.
– Communication : Pierre GLAIZAL : L’extraction de la craie phosphatée à Saint-Martin-du-Tertre, de 1911 aux années 60.
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La craie phosphatée est à la base d’engrais indispensables à la fertilisation des terres agricoles. Ceci expliquera la véritable ruée minière qu’ont connue fin XIXe siècle diverses régions d’Europe : en France, la Picardie ; en Belgique, le Hainaut. À Lindry, dans l’Yonne, à partir de 1895 et durant une vingtaine d’années, la craie phosphatée a été extraite en mines à ciel ouvert sous le nom de « guano ».
À Saint-Martin-du-Tertre, à la suite de prospections géologiques menées par Augusta Hure en 1909 et 1910 et la découverte d’une couche géologique exceptionnellement riche en phosphate (lieudit l’Ardiot), revendiquée par Georges Nègre, la Société Linet a entrepris l’exploitation souterraine d’un très vaste gisement, qui perdura jusqu’en 1934.
La société ne se contentait pas d’extraire la craie phosphatée : une usine de lavage avait été installée à l’emplacement du supermarché Carrefour. Le phosphate lavé et ensaché, puis envoyé dans des usines où il était transformé en superphosphate, était expédié depuis la gare de Sens et commercialisé à l’intention des agriculteurs. L’entreprise, dirigée par Clément Van Hove, employa de nombreux ouvriers de 1910 à 1933 et en logea un certain nombre à Saint-Martin-du-Tertre non loin de la mine, ainsi qu’à Sens dans le quartier de la gare. Ces ouvriers et leur lieu de travail sont connus par de précieuses cartes postales communiquées par M. Frank Van Hove, notre principal informateur concernant cette société.
Durant la guerre de 1914-1918, les phosphates de Saint-Martin ont été réquisitionnés par la défense nationale pour approvisionner les aciéries de Decazeville. Après 1933, le filon principal étant épuisé, l’exploitation cessa avant de reprendre plus marginalement après 1945. Le dernier permis d’exploiter, et cette fois à ciel ouvert, date de 1965, mais ne fut pas suivi d’effet, les installations de retraitement ayant été rasées.
Les galeries abandonnées depuis de nombreuses années ont été en 2008 visitées et topographiées en partie par un groupe de spéléologues, dont Gilles Souchet, qui y a pris de nombreuses photos. Actuellement, l’entrée de la mine, située sur une propriété privée, n’est pas accessible au public. Il est totalement exclu d’entrer dans les galeries, l’étayage en bois ayant pourri et les plafonds s’étant effondrés sous l’effet de l’humidité.

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