De votre fauteuil, retrouvez l’histoire de la Sainte Coupe, une coupe au passé mouvementé, avec cette nouvelle carte audio des musées de Sens.
Texte intégral
La Sainte Coupe, une coupe au passé mouvementé
Le Trésor de la cathédrale de Sens dont le 1er inventaire conservé date de 1190, est présenté dans deux salles et une tribune. Il demeure l’un des meilleurs exemples de ce que furent dès le haut Moyen Age ces lieux qui conservaient reliques et objets les plus précieux. Il illustre la double valeur de ce type de collection, spirituelle, mais aussi garante du pouvoir temporel. L’inventaire qui sert aujourd’hui de référence est celui fait en 1892 par le chanoine Chartraire , qui récapitule la provenance de chaque objet présent. Le Trésor a connu les vicissitudes de la Révolution Française. Grâce à l’action courageuse des sénonais, dont l’orfèvre Thomas, des objets capitaux ont pu survivre, dont la sainte Coupe, ciboire du 12e siècle, inventoriée pour la 1ère fois en 1446.
Le mot latin ciborium, qui vient du grec « fleur de nénuphar » désigne une coupe ou le dais suspendu au-dessus de l’autel des églises. On appela ensuite ciboire les vases contenant les hosties consacrées. Ces luxueuses pièces d’orfèvrerie sont apparues dans la seconde moitié du 12e siècle, et celle de Sens fait donc partie des tous premiers exemples.
Constituée de deux coupes distinctes de vermeil, c’est à dire d’argent recouvert d’une épaisse feuille d’or, réunies par une charnière, le ciboire est supporté par un pied évasé et est surmonté d’un élément servant à la suspension. Les deux coupes sont décorées de fleurons soudés sur leur surface et d’une très élégante frise de palmettes incisée sur leurs lèvres. Vraisemblablement réalisée par des orfèvres londoniens, la légende locale a voulu y voir des présents apportés d’Angleterre par Thomas Beckett de Canterbury qui séjourna à Sens entre 1166 et 1170. Posées l’une sur l’autre, elles auraient ensuite servies à former le ciboire. Cet ornement majeur fut dérobé dans la cathédrale, la nuit du 18 juillet 1541 par les nivernais Jean Pagnat et Guillaume Lacroix. il fut récupéré quelques jours plus tard sous un tas de pierres place de la cathédrale, à côté de l’Hôtel-Dieu aujourd’hui remplacé par le marché couvert. On institua la célébration sénonaise de « la récupération de la Sainte Coupe » tous les 4 août, encore au début du 20è siècle!
La sainte Coupe vous attend dans sa vitrine du Trésor, dans l’ancienne chapelle privée des archevêques.